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Enfance, libre errance
Je me retourne et je pleure
Mes papilles se souviennent tout a coup
D’une douce errance qu’est l’enfance
Le parfum de l’hiver me revient
Hier j’étais dans un autre train :
J’écoute la chanson du pinçon
Je regarde le chapeau de l’artiste
Je caresse la spirale de la vague
Je croque dans la pomme de l’automne
J’écris la mélodie du feu
J’espionne le voisin aux yeux bleus
Je grogne lorsque la cloche sonne
Je murmure dans l’oreille de ma mère
J’attrape le gros pull vert en laine
Je hurle à en faire trembler ma chambre
Je prends la rigolade pour gouvernail
Je casse un pot de fleurs moches
Je fabrique milles objets
Je créé cent univers
J’invente dix personnages
Je ne suis pas très sage
J’abrite les escargots
J’habite sur un vélo
Je découpe des couleurs
Je dessine l’invisible
Je ferme les yeux en vain
La cicatrice ne part pas
L’errance me poursuit
Quelques pas derrière moi
Le monde est sans soucis
Je recule, juste un peu
Tout se bouscule en moi
Je ne peux plus avancer
Ma place est de ce côté
L’errance m’a rattrapée
J’ère de nouveau, sans bruits
Je court, je hurle, je vie
J’ai retrouvé la libre êtreté
L’errance de mon enfance